Finances publiques de l'UEMOA : Le déficit budgétaire en léger recul en 2024

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Les finances publiques des pays membres de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) ont connu une amélioration notable en 2024, selon le dernier rapport de la BCEAO sur la politique monétaire. Le déficit budgétaire global a reculé, porté par une hausse des recettes fiscales et un contrôle relatif des dépenses publiques.


Le déficit budgétaire global, incluant les engagements et les dons, a reculé à 6 853,6 milliards de FCFA, représentant 5,1 % du Produit Intérieur Brut (PIB). Ce chiffre est en baisse par rapport à 2023, où il s'élevait à 7 664,6 milliards de FCFA, soit 6,2 % du PIB. Cette amélioration s'explique principalement par une augmentation notable des recettes budgétaires, en particulier les recettes fiscales, qui ont bénéficié de la bonne performance économique de la zone. Les recettes fiscales ont progressé de 11,3 % pour atteindre 19 619,7 milliards de FCFA. Malgré une légère diminution des dons de 8,3 %, les recettes globales ont grimpé à 22 396,6 milliards de FCFA, soit une hausse de 10,9 % par rapport à l'année précédente. Le taux de pression fiscale est resté relativement stable à 14,6 %, témoignant des efforts constants des États pour mobiliser des ressources internes.

Du côté des dépenses, le total des dépenses et prêts nets a atteint 30 366,8 milliards de FCFA en 2024, soit une augmentation de 4,4 %. Cette hausse est due à la fois aux dépenses courantes (+4,3 %) et aux investissements en capital (+7,8 %). Les dépenses courantes ont été impactées par les recrutements et les avancements dans la fonction publique, ainsi que par une augmentation de 16 % des intérêts sur la dette publique. La masse salariale représente une part significative des dépenses courantes, soit 38,4 %, soulignant la pression persistante sur les finances publiques des États. Les investissements en capital ont progressé en raison des projets de développement en cours dans les différents pays, malgré la nécessité de maintenir les équilibres budgétaires.


Des financements diversifiés et en croissance

Pour financer leur déficit, les États de l'UEMOA ont diversifié leurs sources de financement. Ils ont mobilisé 9 352 milliards de FCFA sur le marché régional de la dette publique en 2024, soit une augmentation de 6,9 %. Les bons du Trésor ont représenté plus de la moitié de ces ressources (54,1 %), avec une préférence marquée pour les maturités de 12 mois. En revanche, les obligations du Trésor ont connu un recul de 16,3 %, malgré une demande soutenue pour les maturités de 3 et 5 ans. Globalement, les conditions de financement se sont légèrement assouplies pour les bons, avec un taux moyen de 6,48 % au quatrième trimestre 2024, tandis que les rendements des obligations ont augmenté à 7,46 %.

Les États membres ont également levé 2 663,9 milliards de FCFA sur les marchés internationaux par le biais d'euro-obligations, avec la Côte d'Ivoire (1 576,7 milliards), le Bénin (456,2 milliards) et le Sénégal (631 milliards) comme principaux émetteurs. De plus, ils ont obtenu des financements auprès de la Banque mondiale, de l'Agence Française de Développement (AFD), du Fonds Monétaire International (FMI) et d'autres partenaires privés, portant le total des ressources extérieures à environ 3 818,2 milliards de FCFA.

Dette publique : une stabilité relative mais des risques à surveiller

L'encours de la dette publique de l'UEMOA s'est établi à 83 954,3 milliards de FCFA en 2024, soit 62,4 % du PIB, un niveau quasiment stable par rapport à l'année précédente. Cependant, le service de la dette a atteint 12 720,6 milliards de FCFA, représentant 66 % des recettes fiscales, un niveau en hausse qui soulève des préoccupations quant à sa soutenabilité à moyen terme. L'encours des titres publics sur le marché régional a progressé de 12,6 % pour atteindre 27 787,2 milliards de FCFA, dont près de 88 % sont constitués d'obligations du Trésor. Cette évolution reflète la volonté des États de diversifier leurs sources de financement tout en poursuivant leurs objectifs de développement.

La dynamique budgétaire de 2024 indique une amélioration de la gestion des finances publiques au sein de l'UEMOA, dans un contexte de reprise économique. Bien que les efforts de mobilisation des ressources internes portent leurs fruits, la vigilance reste essentielle face à l'augmentation du service de la dette. Les États devront concilier rigueur budgétaire et ambitions de développement pour assurer la viabilité de leurs finances publiques dans les années à venir.

 

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